La résilience organisationnelle : apprendre la vie au rebond

Projet C-CARE | Mar 21, 2023 | 1515 vues

La résilience organisationnelle : apprendre la vie au rebond
Dans cet article, on vous propose :


  • De définir ce qu’est la résilience organisationnelle
  • D’identifier l’ampleur de la crise et les formes de résilience
  • De découvrir les six 6 indicateurs principaux de la résilience organisationnelle


La résilience organisationnelle : un concept clé pour sortir de la crise 


Les crises imprévisibles peuvent provoquer des changements de grande ampleur, entrainant une transformation majeure. En conséquent, l’ensemble des entreprises sont appelées à développer des mécanismes de résilience pour résister et répondre aux situations des crises tout en adaptant rapidement et efficacement leurs cadres managériaux aux situations ‘’post-crise’’.


Qu’est-ce qu’une entreprise résiliente ?


Le concept de la résilience organisationnelle a fait son apparition dans le monde des entreprises en réaction des différentes crises économiques récurrentes qui sont de plus en plus fortes, tout récemment, la crise sanitaire Covid-19. La notion de résilience organisationnelle est étroitement liée à la crise étant donné qu’elle doit permettre de gérer une situation perturbante.


Introduit par selon Karl E. Weick (2003), la résilience organisationnelle désigne la capacité d’une entreprise à maintenir son système d’actions organisé face à une situation inhabituelle dans le but de préserver la vie de l’organisation.

 

En d’autres termes, la résilience organisationnelle désigne la capacité d’une entreprise de faire face à des scénarios défavorables tout en s’adaptant aux changements pour atteindre la stabilité nécessaire pour reprendre le cours normal de ses activités. Alors, lorsque survient l’inattendu, l’entreprise doit à se remettre rapidement du choc et à demeurer relativement stable en trouvant son équilibre malgré les turbulences. 


Construire une entreprise résiliente, c'est donc être toujours en de quête de l’équilibre, la stabilité et le rebond.



L’ampleur de la crise définit la forme de résilience : résilience passive ou résilience active ?


Face aux perturbations, l’entreprise cherche à retrouver son équilibre, dans des délais raisonnables, et reprendre le cours normal de ses activités. 

Dans le cas où, sa capacité de résilience est remise en question, d’après Bordes et Boumrar (2018) ‘’l’entreprise doit s'adapter ou opérer des changements dans sa structure ou ses processus sous peine de disparaître’’. Ici, on parle plutôt des crises de grande ampleur qui ont tendance à avoir un impact irréversible sur le contexte général de fonctionnement de l’entreprise et nécessitent donc un ajustement à la nouvelle réalité (Boin et van Eeten, 2013, Nakrošis et Bortkevičiūtė, 2022). 


La capacité de la résilience des entreprises varie selon les caractéristiques et l’ampleur de la crise envisagée. Nous pouvons identifier deux modèles de résilience organisationnelle :


Résilience passive : La résilience émergente / naturelle, suite à des évènements perturbateurs 


Cette approche conçoit la résilience dans le contexte de la quête de la stabilité après un choc. Il s’agit de retrouver le fonctionnement le plus proche du fonctionnement antérieur tout en appréhendant le choc à travers des actions et réponses inhabituelles et immédiates pour garder ou retrouver l’état d’équilibre qui permet à l’organisation de poursuivre ses opérations pendant et après le choc.


Résilience active : La résilience en tant que processus dynamique 


L’entreprise s’engage dans la transformation de son business model pour tenir compte de son expérience et apprentissage, en mettant en œuvre des changements plus importants à travers la modification de ses ressources et compétences, afin de trouver des nouveaux états d’équilibre pour s’aligner sur les enjeux du futur. 

Ici, la résilience est la capacité d’une entreprise d’empêcher les problèmes de croitre en période de changement tout en maintenant son système d’actions de restauration éveillé et de son processus de correction par l’innovation de ce qui pose problème dans les différentes compositions de son organisation. La résilience est donc un processus à travers lequel l’organisation essaye de traverser des épreuves, à les surmonter et même d’en ressortir éventuellement plus forte. 


La résilience organisationnelle repose notamment sur la capacité de l’entreprise à identifier l’ampleur de la crise et sa nature ainsi que le processus de prise de décisions et types, actions adoptés par les dirigeants (stratégies de gestion de crise).



Les modalités et les bases de mise en place d’un processus de résilience organisationnelle : Comment renforcer cette capacité de résilience dans l’entreprise ? 


Pour qu’une entreprise devienne résiliente, elle doit créer activement des systèmes d’adaptation pour résister aux perturbations et même devenir innovante. On considère que la résilience organisationnelle renforcera la capacité de l’entreprise à s’adapter sur six piliers organisationnels clés :


- Capacité d’innovation.

- Collaboration.

- Processus.

- Agilité.

- Organisation.

- Stratégie.


- Capacité d’innovation : l’entreprise doit développer et mettre en œuvre des produits, services et modèles commerciaux nouveaux ou améliorés pour favoriser l’adaptation aux perturbations du marché. Les PME capables d'innover rapidement pour répondre aux besoins du marché sont plus susceptibles de réussir à long terme. 

- Collaboration : La collaboration aide l’entreprise à absorber les risques et mieux s'adapter aux changements. Les partenaires peuvent aider à trouver de nouvelles sources de revenus, à accéder à des nouveaux marchés, à réduire les coûts et à partager les risques. 

- Processus : Une chaîne d’approvisionnement diversifiée réduit la dépendante à seul fournisseur, sous-traitant ou prestataire, ce qui limite la rupture ou l’arrêt de la production. 

- Agilité : Une structure organisationnelle souple, capable de s'adapter rapidement aux changements du marché et de l'environnement, est mieux préparé à l’incertitude en adoptant des actions de veille. 

- Organisation : Favoriser la communication et la formation des collaborateurs facilite l'adaptation aux changements et favorise la flexibilité.

- Stratégie : Une vision claire et partagée des orientations à moyen et long terme de l'entreprise facilite la prise de décisions nécessaires pour assurer la survie et la croissance de l'entreprise dans un environnement économique incertain. 



Références :


- Boin, A., & Van Eeten, M. J. (2013). The resilient organization. Public Management Review, 15(3), 429-445.

- Bordes, M. & Boumrar, J. (2018). Les facteurs humains et organisationnels dans le cadre de la résilience de l'État. Les Champs de Mars, 30+S, 57-66.

- Nakrošis, V., & Bortkevičiūtė, R. (2022). Resilience building during the management of the COVID‐19 crisis in Lithuania: Major breakthroughs and       incremental change. Journal of Contingencies and Crisis Management.

- Weick, K. E. (1993). The collapse of sensemaking in organizations: The Mann Gulch disaster. Administrative Science Quarterly, 38(4), 628–652.